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By Max Sargent


Le cannabis a longtemps été lié à un QI faible et sa réputation voudrait qu’il réduise l’intelligence des consommateurs. Cependant, le sujet est incroyablement complexe et nous ne connaissons pas encore quels sont les effets du cannabis sur l’intelligence. À ce sujet, on ne sait même pas encore ce qu’est vraiment l’intelligence. Cependant, des études commencent à révéler que, même s’il existe un lien entre la consommation de cannabis et le QI, il ne s’agit peut-être pas d’un lien de causalité.

Qu’est-ce que le QI ?

Le QI est l’abréviation de « quotient intellectuel » et sert de manière quantifiable pour tester et mesurer l’intelligence d’une personne. Beaucoup le considèrent comme une mesure controversée, mais nous y reviendrons bientôt.

Le QI est mesuré par le célèbre test de QI. Il existe de nombreuses versions du test de QI et certains sont présentés sous d’autres appellations. Cependant, les tests ont tendance à être assez standardisés de nos jours. Ils peuvent tester de raisonnement abstrait, le raisonnement logique, le raisonnement verbal, la culture générale et d’autres sujets.

Environ deux tiers des participants obtiennent un score de QI compris entre 85 et 115. Environ 2,5 % obtiennent un score au-dessus des 130 ou au-dessous des 70.

Que révèle vraiment le QI ?

Loin d’être une mesure pure de l’intelligence, le QI a été examiné pour l’influence que de nombreux facteurs exercent sur lui. Peu d’entre eux nous parlent directement des fonctions fondamentales du cerveau, mais plutôt d’un éventail de facteurs physiques et environnementaux. De plus, « l’intelligence » en soi est un concept flou, ce qui rend sa mesure très difficile.

Même si les tests de QI peuvent être une mesure valide d’un type limité « d’intelligence scolaire », ils ne peuvent pas nous dire grand-chose sur l’intelligence sociale ou la créativité. Voilà pourquoi, même en faisant confiance au QI, nous pouvons observer nos propres préjugés au sujet de l’intelligence et des valeurs intrinsèquement culturelles qui l’entourent.

De plus, les types de capacités cognitives mesurées par le QI ont fortement été liés aux facteurs environnementaux. Même si cela ne signifie pas qu’ils ne mesurent pas l’intelligence — il n’y a aucune raison pour que l’intelligence ne soit pas une interaction socio-biologique — cela signifie qu’ils apportent leurs biais et les perpétuent. Par exemple, le QI a tendance à récompenser ceux qui l’ont créé — des hommes blancs issus de la classe moyenne.

Des études montrent que les différences dans les scores moyens entre les différents groupes ethniques peuvent être attribuées à des facteurs[1] socio-économiques plutôt que des facteurs génétiques. En effet, une réduction rapide de l’écart[2] prouve clairement que des différences environnementales, plutôt qu’inhérentes, sont la cause de ces découvertes. Qu’est-ce que cela nous indique ? Que le QI peut être pris comme une mesure du bagage[3] d’une personne, autant que de son intelligence.

Que révèle vraiment le QI ?

  • Pourquoi est-ce important ?

Il est important de connaître un peu le contexte des failles du QI, car la corrélation entre la consommation de cannabis et la baisse du QI pourrait dépendre de ces failles. Pour faire simple, la consommation de cannabis est reliée à un QI plus faible. Cependant, en y regardant de plus près, il semble que la consommation de cannabis et un QI faible pourraient partager des causes similaires, plutôt que ce soit l’une qui provoque l’autre.

L’herbe fait-elle baisser le QI ?

On a longtemps dit que la consommation de cannabis, en particulier à l’adolescence, provoquait une réduction du QI avec le temps. De nombreuses études soutiennent cette hypothèse. Cependant, quand on y plonge un peu plus en profondeur, il apparaît que le cannabis pourrait ne pas être la cause après tout.

Les preuves que le cannabis réduit le QI

Il semble en effet que la consommation de cannabis à l’adolescence et un QI plus faible soient liés. Par exemple, une étude réalisée par Meier et al.[4] a testé le QI de 1 037 participants à l’âge de 13 ans puis de nouveau à l’âge de 38 ans. Entre ces âges, ils ont été interviewés à 18, 21, 26, 32 et 38 ans afin de déterminer leur consommation de cannabis.

Il a été découvert qu’il y avait un déclin statistiquement significatif dans le QI chez les consommateurs considérés comme ayant des habitudes de consommation de cannabis « persistantes ». De plus, le déclin était concentré chez ceux qui avaient commencé à consommer du cannabis à l’adolescence. Peut-être plus inquiétant, il a également été observé que l’arrêt dans la consommation de cannabis — même sur une longue période — ne renversait pas ce déclin. Il en a été conclu que le cannabis avait des effets neurotoxiques sur le cerveau adolescent en développement.

Plus récemment, une étude longitudinale menée par Power et al.[5] a découvert que la consommation de cannabis persistante à l’adolescence était liée à une baisse moyenne de deux points de QI. Cette étude a examiné 2 875 articles de recherche et a finalement mené une méta-analyse sur sept d’entre eux. Ces sept articles contenaient 808 cas et 5 308 cas de contrôle. C’est probablement la plus grande méta-analyse longitudinale sur les effets du cannabis sur le QI à ce jour.

Il a été découvert, comme avec les autres études, que la consommation de cannabis à l’adolescence était liée à une baisse de QI, de manière plus prévalente avec des changements dans le QI verbal.

Cependant, même si cette étude tire une corrélation claire entre la consommation de cannabis et la baisse de QI, elle ne peut pas désigner le cannabis comme étant la cause de ce déclin. Il s’agit là d’un aspect très important de tous les tests scientifiques : la corrélation n’est pas synonyme de causalité.

Il existe de nombreuses études qui démontrent que même si la consommation de cannabis et le déclin du QI sont liés, cela ne signifie pas que le cannabis est nécessairement la cause.

Les preuves que le cannabis réduit le QI

Les preuves que le cannabis ne réduit pas le QI

Il existe un nombre croissant de preuves que le déclin observé dans le QI des consommateurs de cannabis a des causes antérieures à la consommation de cannabis. De plus, la consommation de cannabis semble partager ces causes, ce qui explique la forte corrélation entre ce qui pourrait être deux effets de causes plus difficiles à identifier.

Les études sur les jumeaux sont un moyen incroyablement utile de déterminer les causes. Même si des moyennes peuvent être récoltées auprès de grandes populations, elles peuvent être difficiles à appliquer à un individu, car on ne peut pas savoir ce que cet individu aurait pu être dans un de ses futurs possibles.

Dans le contexte du cannabis, même s’il est possible de dire que le fumeur chronique X a connu un déclin de deux points de QI alors que le non-fumeur Y n’a pas connu cette baisse, comme les personnes X et Y sont différentes, il est difficile de déterminer si la personne X aurait connu ou non cette baisse si elle n’avait jamais fumé.

Les études sur les jumeaux identiques permettent d’éliminer ce problème, car un des jumeaux peut servir de groupe de contrôle à l’autre. En raison des similarités génétiques et dans l’éducation (c’est l’aspect le plus contesté dans les études sur les jumeaux — de petites différences peuvent avoir d’énormes résultats), il semble plus facile d’isoler les causes des différences entre les jumeaux. Dans le cas de la consommation de cannabis, si un seul jumeau consomme du cannabis et possède un QI plus faible que l’autre qui ne consomme pas et que cette différence se retrouve dans toutes les paires de jumeaux, on pourrait en tirer la conclusion que la consommation de cannabis réduit le QI.

Des études montrent que ce n’est pas le cas.

Une étude longitudinale menée par Jackson et al.[6] qui a inclus de nombreuses paires de jumeaux a déterminé que même si la consommation de cannabis pouvait être liée à une baisse de QI, cela ne se retrouvait pas dans les paires de jumeaux. Pour les jumeaux chez qui un seul avait consommé du cannabis à l’adolescence et l’autre n’en avait pas consommé, il n’y avait aucune différence significative dans le QI entre les deux, à aucun moment pendant l’étude.

De ce fait, ils en ont conclu que d’autres facteurs comme les facteurs socio-économiques et les facteurs familiaux étaient responsables de la perte de points de QI et non la consommation de cannabis.

De même, une autre étude, encore une fois menée par Meier et al.,[7] démontre les mêmes trouvailles. Cette étude a soulevé trois découvertes importantes. Tout d’abord, ceux qui avaient fumé du cannabis avaient un QI plus faible à l’âge de 12 ans avant même leur découverte du cannabis. Deuxièmement, même si leur QI a bien baissé lors des années concernées (celles de leur consommation de cannabis), la baisse n’a pas été plus importante que celle observée chez les participants n’ayant pas consommé du cannabis. Enfin, les différences observées entre les consommateurs et les non-consommateurs n’étaient pas observables chez les jumeaux pour lesquels un consommait du cannabis et l’autre non. Les chercheurs en ont aussi conclu que d’autres facteurs étaient à l’origine à la fois de la dépendance au cannabis et de la baisse de QI.

Il est important de noter qu’aucune de ces études n’a conclu que le fait d’avoir un QI faible provoquait la consommation de cannabis chez une personne.

Les preuves que le cannabis ne réduit pas le QI

Conclusion : cannabis et intelligence —  quel est le lien ?

Même s’il reste beaucoup à faire, la recherche semble montrer que des facteurs socio-économiques et environnementaux provoquent à la fois un déclin dans le QI et une consommation de cannabis persistante à l’adolescence. Pour en revenir aux points soulevés au début, comme il a été montré que des facteurs socio-économiques étaient la cause des différences de QI entre les groupes ethniques, ces facteurs pourraient également expliquer les différences entre ceux qui consomment du cannabis et ceux qui n’en consomment pas.

Ceci étant dit, il ne faut pas ériger en principe que la consommation de cannabis n’impacte pas négativement le QI, en particulier chez ceux qui en consomment alors que leur cerveau est encore en développement. Il ne serait pas raisonnable de suggérer qu’aucun lien n’existe entre la consommation à l’adolescence et la baisse du QI, même si ce lien n’est pas de causalité. Voilà pourquoi nous suggérons d’attendre l’âge adulte avant de consommer du cannabis.

Sources Externes
  1. Group differences in IQ are best understood as environmental in origin - PubMed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  2. SAGE Journals: Your gateway to world-class journal research https://journals.sagepub.com
  3. IQ testing 101 : Kaufman, Alan S., 1944- : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive https://archive.org
  4. Persistent cannabis users show neuropsychological decline from childhood to midlife | PNAS https://www.pnas.org
  5. Intelligence quotient decline following frequent or dependent cannabis use in youth: a systematic review and meta-analysis of longitudinal studies | Psychological Medicine | Cambridge Core https://www.cambridge.org
  6. Impact of adolescent marijuana use on intelligence: Results from two longitudinal twin studies - PubMed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
  7. Associations between adolescent cannabis use and neuropsychological decline: a longitudinal co-twin control study - PubMed https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov
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