Tout savoir sur la maturation des têtes de cannabis

Comment savoir si les têtes de cannabis sont mûres ? Existe-t-il des têtes trop mûres ? Et celles qui ne sont pas assez mûres ? Nous vous expliquerons étape par étape tout ce que vous devez savoir sur la maturation graduelle des fleurs de cannabis afin que vous puissiez toujours récolter au moment optimal. Mais d’abord, un peu de contexte.

Les têtes des plants de cannabis portent plusieurs noms : fleurs, inflorescences et bractées. En fait, ces trois derniers noms sont tous des parties différentes de ce que l’on appelle familièrement une « tête », la véritable fleur étant en fait le pistil. Les têtes poussent à de nombreux endroits sur les plants de cannabis, et en grande partie à l’apex de la branche de têtes principale pour les plants non palissés.

Mais pour les besoins de cet article, nous allons simplifier les choses. La fleur entière sera désignée sous le nom de tête, et nous parlerons aussi spécifiquement des pistils et des trichomes.

Introduction aux têtes de cannabis : pistils et trichomes

Les pistils sont les petites structures ressemblant à des poils qui apparaissent d’abord aux nœuds de la plante (les zones où les branches rejoignent la tige principale) lorsqu’elle entre dans la phase de floraison, et qui viennent ensuite recouvrir les têtes. Normalement, vous connaissez les pistils comme étant les poils rouge-orange qui recouvrent les têtes de cannabis. En termes anatomiques, il s’agit de la partie d’un plant de cannabis femelle qui attrape le pollen lorsqu’il dérive dans l’air. Ils peuvent également être utilisés pour savoir quand les têtes d’une plante sont mûres (bien que cette méthode ne soit pas fiable à 100 %).

En revanche, les trichomes sont le meilleur moyen de savoir quand les têtes sont prêtes à être récoltées. Il s’agit de glandes résineuses qui poussent en abondance à l’extérieur des têtes et des « feuilles résineuses ». C’est à l’intérieur de ces glandes que sont produits les cannabinoïdes comme le THC, le CBD, le CBN, le THCA et les terpènes.

Les trichomes changent de couleur au fur et à mesure de leur maturation, et en gardant un œil sur cette évolution, vous pouvez estimer en toute sécurité quand le plant est au stade optimal pour être récolté. Nous aborderons tout cela plus loin.

Quand les têtes arrêtent-elles de se développer ?

En ce qui concerne la taille des têtes, la réponse est simple : elles cessent de se développer à environ 75 % de la période de floraison.

Cela dit, les têtes ne cessent jamais vraiment de changer. Même après avoir été récoltées, elles peuvent subir d’importants changements moléculaires, surtout si elles sont exposées à la chaleur et à la lumière. Si elles sont laissées sur le plant, elles continueront d’évoluer, jusqu’à ce qu’elles soient considérées comme « mûres », c’est-à-dire lorsqu’elles ont une concentration maximale de THC.

En matière de culture, les têtes devraient atteindre leur taille maximale vers la sixième semaine de floraison. Il s’agit d’une estimation moyenne pour un plant dont la période de floraison dure 8 semaines. La dernière phase de développement d’une tête est consacrée au développement de cannabinoïdes, de terpènes et d’autres substances phytochimiques du cannabis. Par conséquent, les pistils et les trichomes continueront à se développer, mais la taille et la forme de la tête ne devraient pas changer au-delà de ce point.

Comment savoir quand les têtes cessent de se développer ?

Comment déterminer avec certitude quand vos têtes vont cesser de se développer ?

Tout d’abord, familiarisez-vous avec les caractéristiques de votre cultivar. Si vous savez de quelle variété il s’agit, vous serez en mesure de connaître sa période de floraison moyenne et, à partir de là, vous pourrez estimer le moment où les têtes cesseront probablement de se développer. Pour certaines variétés, vous pourrez même trouver des rapports de culture fiables qui vous diront quand les têtes arrêteront leur développement, mais pour la plupart des cultivars, on a rarement autant d’informations.

Ensuite, et c’est peut-être plus précis, vous pouvez déduire des indications des têtes elles-mêmes. Si elles arborent un vert intense avec des pistils blancs et des trichomes totalement clairs et sous-développés, alors elles ont certainement encore un peu de développement devant elles.

Toutefois, si les pistils commencent à virer au rouge-orange et que les trichomes deviennent blanc laiteux (avec une minorité qui prend une teinte ambrée), alors elles approchent du bon point de maturité et elles ne se développeront sûrement pas plus.

Que se passe-t-il si les têtes continuent à produire des pistils ?

Bien que les pistils puissent indiquer la maturité relative des têtes de cannabis, ce n’est pas la méthode la plus fiable pour déterminer la maturité globale d’un plant.

Parfois, les têtes peuvent mûrir à des rythmes différents. En fait, de nombreux cultivateurs récoltent d’abord les têtes les plus hautes, puis les têtes les plus basses un peu plus tard. L’exposition à la lumière joue un rôle crucial dans le développement des têtes. Ainsi, logiquement, celles qui sont plus proches des lampes arriveront plus vite à maturité. Cela dit, il ne devrait pas y avoir trop d’écart entre les têtes supérieures et inférieures.

Là où les choses se gâtent, c’est lorsque les têtes matures continuent à développer de nouveaux pistils, ou peut-être même à produire de nouvelles pousses. C’est généralement un signe de stress lié à la lumière ou à la chaleur. Le plus souvent, l’intensité lumineuse est trop forte. Cela se devine si seules les têtes les plus proches de la source lumineuse sont affectées. En général, les fleurs sont « brulées » et présentent une teinte blanche inhabituelle.

Dans ce cas, les estimations basées sur la croissance des têtes et des pistils seront inexactes, et vous devez vous tourner vers les trichomes pour déterminer quand votre plant est prêt à être récolté. Si vous identifiez ce problème, éloignez vite les lampes !

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Têtes trop mûres : signes visuels

Récolter au bon moment est crucial pour maximiser la quantité de THC dans vos têtes. Si vous dépassez un certain stade, le THC commencera à se dégrader en CBN. On pense que le CBN a des propriétés plus léthargiques que le THC, ce qui conduit à des highs plus « assommants » et moins stimulants.

Cet effet peut être tentant, auquel cas vous pouvez laisser vos têtes mûrir un peu plus longtemps. Mais dans tous les cas, vous devez savoir à quel moment les têtes cessent de produire du THC.

À quoi ressemblent les pistils des têtes trop mûres ?

Sur une tête mûre, environ 90 % des pistils sont de couleur rouge-orange.

Ainsi, si tous les pistils de votre plant sont de cette couleur, vous savez que vos têtes sont à peine, ou beaucoup trop mûres. À ce stade, les pistils cessent de vous donner beaucoup d’informations. Une fois que la totalité a changé de couleur, il n’y a aucun moyen de savoir s’ils sont à peine trop mûrs ou s’ils le sont beaucoup trop de plusieurs semaines de leur stade optimal. Vous devez donc vérifier régulièrement leur évolution pour ne pas manquer le meilleur moment pour la récolte.

Mais ne vous inquiétez pas, ce changement ne se fait pas du jour au lendemain.

À quoi ressemblent les trichomes sur les têtes trop mûres ?

Comme nous l’avons mentionné, les trichomes sont un bon moyen de savoir si les têtes sont mûres ou non.

Si vous recherchez un maximum de THC, voici le ratio vers lequel tendre :

• 70% de trichomes blancs laiteux
• 15% de trichomes clairs
• 15% de trichomes ambrés

Les trichomes clairs indiquent des têtes sous-développées, tandis que les trichomes ambrés indiquent des fleurs qui le sont trop et riches en CBN. Les trichomes blancs laiteux sont l’équilibre parfait qui indique des têtes pleines de THC. Par conséquent, si plus de 15 % des trichomes sont ambrés, vos têtes deviennent trop mûres.

Peut-on fumer des têtes trop mûres ?

Les têtes trop mûres peuvent généralement être fumées et peuvent même être préférées par ceux qui aiment les effets du CBN.

Une chose à savoir est que les têtes trop mûres ont plus de chance de souffrir de pourriture des têtes, auquel cas vous ne voulez pas les fumer ! Pour vérifier, ouvrez-les et regardez à l’intérieur. Si elles sentent mauvais, ou si elles semblent humides et ont une apparence brune/noircie, alors elles sont sûrement bonnes pour la poubelle. Si au contraire elles paraissent saines, elles sont probablement propres à la consommation.

Têtes pas assez mûres : signes visuels

Il est également important de ne pas récolter trop tôt, car votre impatience sacrifierait de précieux cannabinoïdes.

Voici comment identifier les têtes pas assez mûres.

À quoi ressemblent les pistils des têtes pas assez mûres ?

Les têtes pas assez mûres sont couvertes de pistils blancs et sous-développés. La quantité exacte peut varier d’environ 11 % à 100 %. Rappelez-vous qu’environ 90 % des pistils seront rouge-orange sur des têtes parfaitement mûres (en général).

Il n’y a aucun moyen d’être exact lorsqu’on estime la maturité d’une tête seulement à partir de ses pistils. Mais si la plupart d’entre eux sont encore blancs, et que vous avez exclu le stress lié à la chaleur ou à la lumière, vos têtes ne sont probablement pas assez mûres : encore un peu de patience !

À quoi ressemblent les trichomes sur les têtes pas assez mûres ?

Comme mentionné ci-dessus, les trichomes sous-développés sont d’apparence claire. Si plus de 15 % des trichomes sur vos têtes sont clairs, alors elles ne sont pas assez mûres et vous devrez attendre un peu avant de les récolter.

Peut-on fumer des têtes pas assez mûres ?

Vous pouvez le faire et, selon le degré de sous-maturation, vous ressentirez quand même des effets notables. Cependant, ces têtes ne seront pas aussi puissantes ou savoureuses qu’elles pourraient l’être avec un peu de patience.

Plus une tête est loin du point de maturité, plus ses effets sont faibles et moins son goût est marquant. Ainsi, on comprend qu’attendre patiemment le bon moment pour récolter est la clé de têtes savoureuses et puissantes.

Pourquoi mes têtes ne se grossissent -elles pas ?

Vous attendez sûrement le temps de floraison indiqué et vous remarquez que vos têtes ne grossissent pas, ce qui vous désappointe grandement et vous fait dire : « Pourquoi mes têtes sont-elles si petites ? ».

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les fleurs peuvent rester petites ou devenir des têtes « popcorn », comme on les appelle. En clair, si les têtes ne se développent pas correctement, il y a presque certainement quelque chose qui ne va pas dans leur milieu ou leur génétique. Mais n’ayez crainte, voici un aperçu des problèmes potentiels à inspecter et corriger.

🗓️ Il est trop tôt

Dans le meilleur des cas, il est trop tôt dans le cycle pour avoir ce que vous souhaitez. Les têtes apparaîtront au début de la période de floraison, mais elles resteront assez petites jusqu’à la quatrième semaine au moins, et peut-être même plus tard selon la variété. Donc, s’il s’agit de têtes assez jeunes, donnez-leur un peu de temps pour se développer avant de commencer à vous inquiéter que votre récolte soit décevante.

💡 Faible luminosité

C’est peut-être la raison la plus probable pour laquelle les têtes sont petites. Pour obtenir les énormes têtes que l’on veut tous, les plants ont besoin de beaucoup de lumière.

Des lampes faibles ou mal positionnées ne donneront pas à vos plants l’intensité lumineuse suffisante pour se développer de manière optimale. Dans de nombreux cas, cela peut être dû à l’utilisation de lampes de mauvaise qualité. Cela est particulièrement probable si vous utilisez des « lampes de culture » LED bon marché.

Si les LED peuvent être formidablement pratiques pour la culture, elles doivent malgré tout être d’une certaine qualité. Il existe de nombreuses lampes classées parmi les lampes de culture qui sont en réalité trop faibles pour la culture du cannabis.

De même, les petites têtes peuvent être dues à une quantité insuffisante de lumière. Pour les plants photopériodiques, vous devez leur donner quotidiennement 12 h de jour. Pour les plants à autofloraison, cela peut aller de 18–24 h par jour.

🌿 Retour en phase végétative

Si vous faites une erreur dans le cycle d’éclairage pendant la phase de floraison, les plants subiront un stress important et peuvent même revenir à la phase végétative en conséquence. Dans ce cas, le développement des têtes s’arrête et de nouvelles feuilles apparaissent.

Il s’agit d’un phénomène étrange, et certes magnifique, mais qui n’est pas souhaitable pour le développement des têtes !

À moins que vous ne cultiviez un clone, que vous ne fassiez du monster cropping ou que vous n’ayez changé de système d’éclairage, l’explication la plus probable du retour en phase végétative est que de la lumière s’infiltre pendant le cycle de nuit. Même la lumière ambiante provenant des lampadaires et des téléphones peut causer des problèmes.

🧬 Mauvaise génétique

Parfois, un plant peut être condamné à être sous-productif. Même les meilleurs sélectionneurs produisent des graines faillibles de temps en temps, et les sélectionneurs peu fiables en produisent assez souvent !

Si tout le reste semble OK et que vos têtes ne se développent toujours pas, il se peut que vous ayez reçu une graine de mauvaise qualité.

⚠️ Le stress

Comme nous l’avons mentionné, le stress peut affecter de manière considérable le développement des têtes d’un plant de cannabis. Ceci est particulièrement vrai si le stress est élevé ou s’il survient à un moment crucial du développement du plant.

Si un plant photopériodique est stressé pendant la phase végétative, envisagez de lui laisser une ou deux semaines de plus pour récupérer avant de le faire passer à la phase de floraison. Dans le cas des plants à autofloraison, il est préférable de limiter complètement le stress.

Les sources de stress comprennent :

• Les techniques de palissage à stress élevé
• Le sous-arrosage
• Le sur-arrosage
• Le sous-engraissage
• Le sur-engraissage
• Les ravageurs et les maladies

Tous ces facteurs de stress obligent le plant à consacrer beaucoup d’énergie à la récupération, ce qui signifie qu’il ne peut pas en consacrer au développement des têtes.

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Peut-on accélérer la maturation des têtes ?

Techniquement, c’est possible, mais cela n’en vaut généralement pas la peine. Les techniques qui font mûrir les têtes plus rapidement réduisent également le rendement final de manière considérable.

Tout d’abord, vous pouvez réduire le nombre d’heures de jour au quotidien. Cela imite l’arrivée de l’hiver et pousse les plants à accélérer leur maturation, mais limite également l’énergie dont ils disposent pour s’épaissir. Donc, à moins que vous n’ayez un besoin pressant de récolter rapidement, cette option n’en vaut probablement pas la peine.

Ensuite, vous pouvez polliniser vos plants femelles, ce qui accélérera également leur maturation. Toutefois, comme elles sont pollinisées, elles ne concentreront plus leur énergie sur la croissance des têtes. Donc, une fois de plus, vous obtiendrez des têtes plus petites.

Si vous voulez vraiment que vos têtes mûrissent rapidement, le mieux est de choisir une variété avec un temps de floraison court : peut-être qu’une indica à autofloraison sera préférable à une sativa photopériodique dans ce cas de figure.

Le timing est essentiel

Après des mois de culture, il est important de ne pas se précipiter. Une fois que vos têtes approchent du point de maturité, surveillez-les quotidiennement afin de pouvoir récolter au meilleur moment possible.

De plus, essayez les méthodes pour cultiver des têtes super-denses afin d’exploiter votre culture jusqu’à sa dernière goutte de THC.

La culture du cannabis repose sur la patience et l’entretien adéquat : ce sont des compétences qui vous seront utiles dans tous les domaines de la vie. Avec les informations ci-dessus, cultiver des têtes de cannabis grandes, saines et parfaitement mûres devrait être un jeu d’enfant.