Quand passer de la phase végétative à celle de floraison

Si vous commencez tout juste à vous familiariser avec les étranges habitudes des plants de cannabis, vous avez probablement découvert qu’ils passent de la phase végétative (croissance) à la floraison à un moment ou à un autre de leur vie. Et même si vous êtes bien conscient de ce changement, peut-être voulez-vous en savoir plus sur cette période de transition cruciale. Déterminer le moment optimal pour faire passer les plants de cannabis de la phase végétative à la phase de floraison est une décision clé qui peut avoir un impact significatif sur la santé du plant et la qualité du rendement final.

De nombreux cultivateurs se posent des questions concernant le nombre idéal de semaines pour la croissance, le développement nécessaire des nœuds et l’existence d’une approche standardisée pour lancer la floraison. Cet article vise à répondre à ces questions en fournissant un aperçu complet des facteurs critiques qui influencent cette phase cruciale.

Comprendre la transition entre la phase végétative et celle de floraison

Tous les plants de cannabis qui arrivent à maturité passeront de la phase végétative à la phase de floraison à un moment ou à un autre. Certains le feront naturellement en étant sous le soleil, d’autres le feront automatiquement en fonction d’une horloge interne codée génétiquement, et d’autres encore (ceux cultivés en intérieur) auront besoin de notre aide pour effectuer ce changement.

La science derrière le changement

Le passage de la phase végétative à celle de floraison est un processus principalement déterminé par la photopériode, soit le nombre d’heures de lumière et d’obscurité auxquelles une plante est exposée quotidiennement. Les autofloraisons dérogent à cette règle, car elles contiennent des génétiques ruderalis.

Dans les environnements contrôlés comme les cultures d’intérieur, la manipulation du cycle lumineux en 12 h de jour et 12 h de nuit initie la floraison chez les plants photopériodiques. Dans la nature, les plants de cannabis commencent à produire des fleurs lorsque le nombre d’heures de lumière du jour tombe en dessous de 12. Ce changement de lumière signale la fin de l’été et l’arrivée de l’hiver, moment où le froid tuera les plants. C’est donc à ce moment-là qu’elles entrent dans la phase de floraison, ce qui amène les femelles à produire des fleurs (et des graines) et les mâles à produire des sacs de pollen. C’est ainsi que les bébés du cannabis sont fabriqués.

Lorsque les plants femelles meurent, les fleurs sèchent et les graines nouvellement formées tombent sur le sol, où, avec un peu de chance, certaines d’entre elles germeront au printemps suivant.

Indica vs sativa vs ruderalis : comment la génétique affecte-t-elle la transition ?

La génétique joue un rôle important dans la façon dont les plants de cannabis réagissent aux changements du cycle lumineux. Les variétés à autofloraison (dérivées du Cannabis ruderalis) ne nécessitent aucun changement de durée d’éclairage pour fleurir et le font automatiquement en fonction de l’âge. Cela s’explique par le fait qu’elles proviennent des régions septentrionales de la Sibérie et des régions environnantes où les niveaux de lumière sont très élevés tout l’été, puis l’hiver arrive brusquement. Par conséquent, les plants de ces régions se sont adaptés pour fleurir automatiquement plutôt que de dépendre des niveaux de lumière. Dans les cultivars de cannabis modernes, cette caractéristique génétique a été exploitée pour créer des variétés de cannabis robustes avec une courte durée de vie, et il n’est pas nécessaire de les faire « basculer » manuellement vers la floraison, car elles le font d’elles-mêmes.

En ce qui concerne les variétés photopériodiques indica et sativa, toutes deux devront être manuellement « basculées » en floraison en intérieur, ou fleuriront naturellement en extérieur lorsque les saisons le leur indiqueront. Cependant, il existe quelques différences notables concernant les génétiques indicas par rapport aux génétiques sativas lorsqu’il s’agit de la transition vers la floraison.

Les variétés indicas ont tendance à être prêtes à fleurir plus rapidement que les sativas et nécessitent souvent une phase végétative plus courte pour atteindre leur forme et leur taille idéales. Cela s’explique par le fait que les indicas proviennent généralement des régions froides du monde, alors que les sativas préfèrent les régions tropicales où elles peuvent prendre leur temps. Cependant, dans les espaces restreints ou lorsque des cycles plus rapides sont souhaités, raccourcir la phase végétative des variétés sativa est possible, bien qu’au coût potentiel de la taille du rendement.

Quand passer à un cycle lumineux en 12/12

Le passage à un cycle lumineux en 12/12 est crucial pour stimuler la phase de floraison des variétés photopériodiques. Nous allons donc tenter de répondre à la question de savoir quand effectuer ce changement. En fin de compte, cela dépendra de facteurs liés à la variété spécifique, à l’espace de culture et à vos exigences.

Préparer la transition de la phase végétative à celle de floraison

Une bonne préparation peut faciliter considérablement le passage de la phase végétative à la phase de floraison en améliorant la réaction des plants ainsi que la quantité et la qualité globales du rendement. La préparation ne demande pas beaucoup de travail, mais elle porte ses fruits : ne lésinez pas sur cette étape.

• Régler l’éclairage

Ajuster votre système d’éclairage en fonction de la phase de floraison implique non seulement de modifier le cycle d’éclairage, mais aussi de s’assurer que l’intensité et le spectre de la lumière sont appropriés pour favoriser un développement robuste des fleurs.

Si vous utilisez des lampes de culture à LED (ce que nous suggérons), cette étape est assez facile. Les lampes de bonne qualité ont généralement des réglages « veg » et « bloom », respectivement « croissance » et « floraison ». Le réglage « veg » émettra plus de lumière bleue, reflétant le printemps et l’été, tandis que le réglage « bloom » émettra plus de lumière rouge, reflétant la fin de l’été et l’automne. D’autres éclairages, tels que les lampes HID, ont des ampoules dédiées à la croissance (halogénures métalliques) et à la floraison (sodium haute pression).

• Passer aux nutriments pour la floraison

Au fur et à mesure de la transition, le plant a besoin de concentrations différentes de nutriments. Le phosphore et le potassium sont plus importants pendant la floraison et aident à développer des fleurs fortes et saines. L’azote, quant à lui, est moins demandé. Les nutriments pour floraison contiendront les ratios nécessaires et il suffit donc de suivre les instructions.

À titre de référence, les ratios NPK pour les différentes phases sont les suivants :

• Croissance : 3:1:1
• Début de la floraison : 1:3:2
• Fin de la floraison : 0:3:3

• Gestion de l’étirement

La gestion de l’étirement des plants par des techniques telles que la défoliation ou l’ajustement de l’intensité lumineuse peut aider à maintenir une taille de plant compacte et gérable. On peut également y parvenir en employant des techniques de palissage.

Afin d’anticiper, il est préférable d’utiliser toutes les techniques de gestion de l’étirement avant que le plant ne s’étire. Il n’est jamais optimal de réagir une fois que vos plants sont en plein dans ce processus. De plus, si vous réagissez de manière à le stresser, vous devez lui laisser encore plus de temps en phase végétative avant de passer à la floraison.

• Maîtriser l’humidité

La phase de floraison nécessite souvent des niveaux d’humidité plus bas pour éviter les moisissures et favoriser une transpiration optimale, essentielle à l’absorption des nutriments et à la croissance. L’humidité peut être maintenue à un niveau bas à l’aide d’un ventilateur et/ou d’un système de ventilation complet. L’air immobile devient humide et est plus susceptible de favoriser la prolifération d’agents pathogènes. Avec une bonne installation, la gestion de l’humidité devrait être assez simple.

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• Défoliation

La défoliation peut améliorer la pénétration de la lumière et la circulation de l’air vers les branches inférieures, ce qui favorise un développement plus homogène des têtes et réduit le risque de problèmes liés à l’humidité. Cette technique est bénéfique en préparation de la floraison, et également très utile pendant la phase de floraison, car elle peut aider à rediriger l’énergie vers la production de têtes.

Les erreurs à éviter lors du passage des plants de la phase végétative à celle de floraison

Vous trouverez ci-dessous quelques erreurs courantes dont les cultivateurs sont coupables lorsqu’ils passent de la phase végétative à celle de floraison.

• Trop ou pas assez de lumière

Fournir la bonne quantité de lumière est essentiel : cela va presque sans dire. Un manque de lumière peut conduire à des têtes clairsemées et aérées, tandis qu’un excès peut stresser les plants, entraînant des problèmes tels que le blanchiment ou le stress lié à la chaleur.

Pour obtenir un bon éclairage, il faut procéder en deux étapes. Tout d’abord, vous devez disposer du bon type d’éclairage, c’est-à-dire d’un éclairage suffisamment puissant qui émet le bon spectre lumineux. Toutes les lampes de culture de bonne qualité remplissent cette fonction. Deuxièmement, et cela dépend davantage de vous, elles doivent être positionnées correctement. Trop près, elles seront trop puissantes, mais trop loin, elles seront trop faibles.

Les LED peuvent être assez proches des plants, car elles ne risquent pas de les brûler ou de les décolorer en raison d’une faible émission de chaleur. Elles doivent cependant être suffisamment éloignées pour assurer une bonne diffusion. Les distances varient légèrement d’un modèle à l’autre et il convient donc de vérifier les instructions du fabricant pour savoir comment positionner les vôtres.

Les lampes HID présentent davantage de risques de décoloration et de brûlure liée à la chaleur. Elles doivent être placées à une distance comprise entre 25–55 cm en fonction de leur puissance.

• Excès d’azote

Pendant la transition, il est essentiel de réduire l’azote au profit du phosphore et du potassium. Si vous ne procédez pas à cet ajustement, vous allez simultanément sur-engraisser et sous-engraisser votre plant. Il sera à la fois exposé au risque de brûlure liée aux nutriments ou de blocage de l’absorption de ces derniers en raison d’un trop-plein d’azote. À cela s’ajoute qu’il produira également des fleurs inadéquates en raison d’une carence en potassium et en phosphore. Pensez donc à opérer ce changement !

• Passage en floraison trop précoce ou trop tardif

Le choix du moment du passage est crucial pour maximiser le rendement et l’efficacité. Trop tôt, les plants risquent de ne pas être assez mûrs pour fleurir de manière optimale. Trop tard, ils risquent d’occuper trop d’espace ou de gaspiller de l’énergie dans une croissance inutile.

Le choix du moment opportun dépend de la taille de votre espace, de la durée de culture souhaitée, des caractéristiques de la ou des variétés que vous cultivez et du rendement final que vous souhaitez obtenir.

Que faire si les plantes ne réagissent pas

Parfois, malgré tous nos efforts, les plants ne font pas la transition en douceur. Si cela se produit, envisagez de revoir vos conditions de culture et consultez nos articles dédiés pour plus d’informations :

• Dépannage en intérieur : Que faire quand votre cannabis d’intérieur ne fleurit pas ?
• Solutions pour l’extérieur : Comment forcer la floraison du cannabis à l’extérieur

Cultiver du cannabis : maîtriser le passage en floraison

Grace à une compréhension complète de la transition entre la phase végétative à celle de floraison, vous êtes désormais armé des connaissances nécessaires pour gérer votre culture et obtenir des résultats optimaux. En ajustant les techniques de culture en fonction des génétiques des plantes, des caractéristiques de l’espace de culture et des besoins individuels des plantes, vous pouvez améliorer efficacement la santé de vos plantes et maximiser vos rendements. Restez flexible, surveillez vos plants de près et soyez prêt à modifier votre approche au fur et à mesure qu’ils se développent.