Guide de culture du cannabis par Royal Queen Seeds

By Steven Voser

Comme toutes les cultures, le cannabis peut être sujet aux nuisibles, aux infections fongiques, aux virus et à une multitude d'autres problèmes pouvant nuire à la qualité et à la taille de votre récolte. Savoir comment distinguer les carences nutritives de la pourriture des racines et des moisissures, par exemple, est primordial pour traiter à temps une maladie du cannabis afin de minimiser ses effets sur la santé de vos plants.


Problèmes du cannabis liés aux nutriments

La sur- et la sous-alimentation créent du stress pour un plant et peuvent le pousser à développer des symptômes comme une décoloration ou des malformations du feuillage et une croissance ralentie. Parmi les problèmes du cannabis liés aux nutriments les plus courants, on retrouve :

Carences nutritives

Les cultivateurs inexpérimentés pensent souvent que le cannabis a juste besoin de trois nutriments : azote (N), phosphore (P) et potassium (K). Même si ces macronutriments sont en effet vitaux pour une croissance saine, les plants de cannabis ont besoin d'un mélange complet de macronutriments, micronutriments et nutriments secondaires pour alimenter la croissance végétative et la floraison. Quand vos plants n'obtiennent pas la bonne quantité de nutriments, ils développent des carences qui provoquent la mort des jeunes et vieilles feuilles ainsi que la décoloration des feuilles.

Les carences nutritives sont généralement provoquées par une sous-alimentation, un déséquilibre du pH et le blocage de l'absorption des nutriments. Sans traitement, une carence nutritive peut fortement ralentir le développent d'un plant et réduire la qualité et la taille de son rendement.

Les symptômes exacts des carences nutritives varient selon le nutriment qui manque à votre plant. Parmi les symptômes courants, on peut citer :

  • Des feuilles jeunes ou vieilles qui meurent
  • Jaunissement ou brunissement des feuilles
  • Des tiges rouges ou violettes
  • Des feuilles tachées ou sèches
  • Les pointes et bords des feuilles recroquevillés
  • Des plants qui s'étirent
  • Des feuilles et tiges tordues

Certaines carences nutritives peuvent être réglées en augmentant simplement l'apport nutritif donné aux plants. Dans les cas où c'est le résultat d'un déséquilibre du pH et/ou d'un blocage de l'absorption des nutriments, les plants auront toutefois besoin de différentes méthodes de traitement.

Brûlures dues aux nutriments

L'opposé d'une carence — les brûlures dues aux nutriments — surviennent lorsque le plant reçoit plus de nutriments qu'il n'en a besoin. La suralimentation est une cause évidente de brûlures dues aux nutriments, mais ici aussi, des déséquilibres de pH ou un blocage dans l'absorption des nutriments sont aussi des causes courantes. Les signes caractéristiques de brûlures dues aux nutriments sont des feuilles sèches, marron avec parfois des pointes et bords de feuilles recroquevillés.

Vous devez suivre un planning d'apport en engrais strict et vérifier vos niveaux de pH et d'EC avant et après chaque apport afin de vous assurer que vos plants obtiennent bien leurs nutriments, mais aussi qu'ils sont en mesure de les absorber correctement.

Il faut noter que les brûlures dues aux nutriments ne sont généralement associées qu'à l’utilisation d'engrais chimiques. Les engrais biologiques, qui ont une formulation à libération lente, ne provoquent généralement pas de brûlures dues aux nutriments, car ils mettent plus longtemps à être décomposés et absorbés par vos plants.

Symptômes de brûlures dues aux nutriments sur des feuilles de cannabis, illustrant la maladie cannabis. Les feuilles présentent des bords marron et recroquevillés, indiquant un excès de nutriments et une mauvaise absorption. Identification et traitement des maladies communes du cannabis nécessitent une vérification des niveaux de pH et un suivi strict des engrais.

Blocage de l'absorption des nutriments

Le blocage de l'absorption des nutriments est provoqué par une réaction chimique entre votre plant, son milieu et vos engrais. Cette réaction inhibe à la base la capacité de votre plant à absorber les nutriments dans son milieu de culture, ce qui entraîne au final une carence en nutriments.

Le blocage de l'absorption des nutriments se produit généralement quand on utilise des engrais chimiques concentrés pendant une longue période. Des traces de nutriments et de sels issus de l'engrais peuvent s'accumuler dans le milieu de culture, en changeant son pH et en interférant avec la capacité de votre plant à absorber les nutriments par la suite.

Généralement, le blocage de l'absorption des nutriments se traite en rinçant le substrat avec de l'eau au pH équilibré et en redémarrant le planning d'apport nutritif. De nombreux cultivateurs choisissent aussi de commencer par un apport en engrais léger afin d'éviter de retomber sur le même problème.

Illustration d'un plant de cannabis montrant des symptômes de blocage de l'absorption des nutriments, caractéristique de la maladie cannabis. Les feuilles sont jaunes et présentant des signes de carence, indiquant des problèmes dus à l'accumulation de sels et de nutriments. Identification et traitement des maladies communes du cannabis passent par un rinçage du substrat et un ajustement du planning d'apport nutritif.

Problèmes du cannabis liés au ph

Au contraire d'autres plantes, le cannabis est uniquement capable d'absorber des nutriments dans une fourchette de pH restreinte. Si votre terre, votre eau ou vos engrais sont en dehors de cette fourchette, votre plant ne pourra pas se nourrir correctement. Vous allez non seulement gaspiller des nutriments coûteux, mais vous pourriez aussi devoir faire face à des carences nutritives et/ou un blocage par la suite.

Les plants de cannabis aiment pousser dans un sol légèrement acide, avec un pH optimal d'environ 6–7. Cependant, il a été découvert que quelques fluctuations entre 6 et 7 de pH optimisent la capacité du cannabis à absorber une diversité de macro, micro et nutriments secondaires.

Dans les cultures en hydroponie ou hors sol, le cannabis pousse mieux avec un pH de 5,5–6,5. Là aussi, des fluctuations peuvent aider vos plants à bien absorber toutes sortes de nutriments.

Image illustrant un plant de cannabis présentant des problèmes liés au pH, symptômes d'une maladie cannabis. Les feuilles montrent des signes de carence en nutriments, indiquant un déséquilibre dans le pH du sol ou de l'eau. Identification et traitement des maladies communes du cannabis nécessitent un ajustement du pH, qui doit être maintenu entre 6 et 7 pour une absorption optimale des nutriments.

Signes d'un sur- ou sous-arrosage du cannabis

Dans les deux cas, le sous-arrosage et le sur-arrosage du cannabis nuisent à bon nombre de processus biologiques de la plante, ce qui provoque du stress et un ralentissement de la croissance. Un sol trop humide ou trop sec attire aussi des nuisibles comme les mouches des terreaux, les araignées rouges et autres, selon les conditions.

Malheureusement, les plants sur-arrosés et sous-arrosés développent les mêmes symptômes : leurs feuilles s'affaissent et avec le temps elles commencent à se flétrir et à mourir. Votre sol, cependant, vous indiquera souvent où est votre erreur : s'il est sec en profondeur, vous arrosez trop peu, alors que s'il est mouillé et boueux, vous arrosez probablement trop.

Pour éviter le sur-arrosage ou le sous-arrosage, n'oubliez pas de :

  • Plonger votre doigt dans la terre à environ une phalange de profondeur et de n'arroser que quand c'est complètement sec.
  • Vous assurer de cultiver dans une terre légère, bien aérée, dans des pots avec assez de trous d'écoulement.
  • Défolier ou faire une taille lollipop sur vos plants pour améliorer la circulation d'air autour du sol pour qu'il sèche plus vite.
  • Lire notre guide complet sur comment bien arroser les plants de cannabis.
Image montrant un plant de cannabis avec des signes de sur-arrosage ou sous-arrosage, symptômes typiques de maladie cannabis. Les feuilles s'affaissent, se flétrissent et commencent à mourir, indiquant un stress hydrique. Pour l'identification et traitement des maladies communes du cannabis, il est crucial de vérifier l'humidité du sol et d'ajuster l'arrosage en conséquence.

Problèmes du cannabis liés aux racines

Les racines permettent non seulement au plant d'être ancré en place, mais elles absorbent également de l'oxygène, de l'eau et des nutriments dans le milieu de culture et les transportent à la tige, aux feuilles et aux fleurs. Les racines d'un plant stockent et libèrent également l'énergie produite au cours de la photosynthèse afin d'alimenter la croissance et de guérir les blessures au besoin.

Parmi les problèmes liés aux racines les plus courants auxquels font face le cultivateur de cannabis, on retrouve :

Plants dont les racines sont bloquées

Les plants deviennent bloqués par les racines lorsqu'ils deviennent trop grands pour leur pot. Les racines ont alors poussé autour du tour de leur pot, en formant un nœud serré. Ceci stresse le plant, mais affecte aussi sa capacité à absorber l'eau et les nutriments, ce qui peut entraîner des carences, des déséquilibres de pH et un blocage de l'absorption des nutriments.

Si vos plants souffrent de blocage racinaire, vous allez devoir les transplanter dans des pots plus grands. Quand vous le faites, essayez au maximum de démêler les racines (quand c'est possible). Dans plusieurs cas, vous pourriez avoir besoin de tailler les racines avec des ciseaux bien aiguisés ou un couteau. Après la transplantation, donnez à vos plants au moins une semaine pour récupérer du stress de la transplantation.

Pour éviter que votre cannabis ne soit bloqué par ses racines par la suite, rempotez les plants dans des pots plus grands régulièrement et au bon moment, à savoir juste avant que leurs racines n'atteignent le bord extérieur du pot. Les plantules, par exemple, peuvent être transplantées une fois qu'elles ont gagné en hauteur et développé des vraies feuilles qui atteignent le bord de leur pot de démarrage.

Image d'un plant de cannabis souffrant de blocage des racines, avec des racines enroulées autour du pot, indiquant une maladie cannabis. Ce problème limite l'absorption d'eau et de nutriments, entraînant des carences. Pour l'identification et traitement des maladies communes du cannabis, il est essentiel de rempoter les plantes dans des pots plus grands avant que les racines ne soient trop serrées.

Pourriture des racines

Comme le nom le suggère, la pourriture des racines se caractérise par des racines moisies et malades. Dans les cultures en terre ou en fibre de coco, c'est généralement dû à des problèmes d'écoulement ou de sur-arrosage, les deux provoquant alors une accumulation d'eau stagnante autour des racines, ce qui crée un bouillon de culture pour les bactéries ou les champignons.

Dans les cultures en hydro, la pourriture des racines est généralement provoquée par la chaleur, les fuites de lumière, le manque d'oxygène dans l'eau ou des matières en décomposition dans le réservoir. Toutes ces causes sont autant d'invitations pour les bactéries et champignons faisant pourrir les racines (comme Fusarium) à venir dans votre réservoir.

Les racines pourries ont un aspect marron et gluant et sentent parfois très mauvais. À la surface du sol, les plants dont les racines pourrissent vont s'affaisser et se flétrir, en développant des feuilles jaunes ou marron. La pourriture des racines peut également provoquer des carences, car le plant a du mal à absorber les nutriments dans son milieu de culture.

Pour traiter la pourriture des racines, vous allez devoir administrer des bactéries bénéfiques aux racines du plant afin de lutter contre les pathogènes. Si vous cultivez en terre, vous allez devoir transplanter vos plants dans une nouvelle terre fraîche et de nouveaux pots, en vous assurant que votre terre est bien aérée et que vos pots ont assez de trous pour l'écoulement de l'eau. Si vous cultivez en hydroponie, vous allez devoir nettoyer et désinfecter toute votre installation, créer un nouveau réservoir plein d'oxygène et régler les éventuels problèmes de chaleur ou de fuites lumineuses.

Racines de cannabis affectées par la pourriture, avec un aspect marron et gluant, illustrant une maladie cannabis. Ce problème est causé par un sur-arrosage, impactant l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.

Problèmes environnementaux du cannabis

Peu importe si vous cultivez en intérieur ou en extérieur, des facteurs environnementaux comme la température, l'humidité, la lumière et la circulation de l'air peuvent stresser vos plants s'ils ne sont pas correctement régulés.

Stress de chaleur ou de froid

Les plants de cannabis ont des préférences différentes pour la température au cours des différentes étapes de leur cycle de vie. Quand les températures sont trop chaudes, les plants développent alors des feuilles recroquevillées vers le haut qui semblent sèches à l’œil et au doigt. Avec le temps, les plants soumis à un stress de chaleur peuvent aussi développer des taches marron ou blanches le long des bords de leurs feuilles nourricières.

La première étape pour gérer le stress de chaleur en intérieur est d'utiliser des ventilateurs pour faire circuler l'air autour de vos plants et un système de ventilation pour éliminer le vieil air et le remplacer par de l'air plus frais et froid venu de l'extérieur. Si cela ne suffit pas, vous pourriez avoir besoin de recourir à l'air conditionné pour avoir plus de contrôle sur votre espace de culture. Enfin, si vos lampes dégagent trop de chaleur, vous pourriez avoir besoin d'investir dans des solutions d'éclairage différentes (comme des LEDs, par exemple).

Tout comme une chaleur extrême peut endommager vos plants, le froid le peut aussi. Si vos plants sont exposés à des températures inférieures à 15 °C, leur croissance va ralentir (en raison de la photosynthèse réduite) et ils seront également plus susceptibles de faire face à des pathogènes comme les moisissures. Même en l'absence de tout signe de stress, les plants qui poussent dans des températures plus faibles donnent généralement un rendement moins bon que ceux qui poussent dans des températures optimales.

Plants de cannabis montrant des signes de stress thermique, avec des feuilles recroquevillées et des taches brunes. Cette image illustre la maladie cannabis, en lien avec l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.

Pour éviter ces problèmes, suivez nos règles de température et d'humidité et n'oubliez pas de :

  • Utiliser un thermomètre et un hygromètre pour mesurer la température et l'humidité dans votre espace de culture.
  • Utiliser des ventilateurs pour faire circuler l'air autour de vos plants.
  • Utiliser un système de ventilation pour faire circuler l'air dans et hors de votre espace de culture..
  • Utiliser des lampes de culture LED à faible chaleur.

Si vous êtes un cultivateur en extérieur qui fait face à une chaleur ou un froid extrêmes, suivez de près la météo et rentrez vos plants à l'intérieur quand les températures annoncées sont proches d'un pic de chaleur/froid. En outre, envisagez d'utiliser une serre ou une serre tunnel pour plus de contrôle sur la température et/ou l'humidité.

Brûlure due à la lumière

La brûlure due à la lumière est un problème courant pour les cultivateurs inexpérimentés dont l'espace est restreint. Elle survient quand les plants de cannabis sont trop proches de leurs lampes de culture, ce qui donne des têtes blanchies (pendant la floraison) et des feuilles jaunies.

Heureusement, régler le problème de brûlure due à la lumière est généralement assez simple : il suffit juste de déplacer vos lampes loin de vos plants. Si ce n'est pas possible, on recommande d'utiliser une technique LST pour pousser vos plants à se développer vers le bas et en largeur plutôt que vers le haut et en finesse.

Si vous cultivez en extérieur, vous n'aurez généralement pas à vous inquiéter de la brûlure due à la lumière : le soleil est bien trop loin pour poser de gros problèmes à vos plants. Toutefois, si vous démarrez vos plantules en intérieur, n'oubliez pas d'habituer graduellement les jeunes plants à la lumière du soleil pour éviter tout problème.

Plants de cannabis montrant des signes de brûlure due à la lumière, avec des feuilles jaunies et des têtes blanchies. Cette image illustre la maladie cannabis, en lien avec l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.

Dégâts dus au vent

Le cannabis adore pousser dans un léger courant d'air. Malheureusement, les vents violents peuvent provoquer des dégâts irréparables sur vos plants, en arrachant des feuilles saines, en cassant les branches porteuses de têtes, ou en les déracinant tout simplement.

Heureusement, le cultivateur en intérieur n'a généralement pas à s'inquiéter des dégâts dus au vent. Par contre, voici quelques mesures à prendre pour protéger vos plants du vent en extérieur :

  • Plantez-les près à proximité d'autres plantes, clôtures, parterres ou murs pouvant servir de coupe-vent.
  • Étêtez et palissez vos plants. De petits plants buissonneux sont moins susceptibles de s’écrouler face au vent.
  • Cultivez du trèfle et de la luzerne autour des racines de vos plants pour éviter le déracinement.
  • Éviter de trop fixer votre cannabis avec des tuteurs, vos plants ont besoin de flexibilité pour bouger avec le vent afin d'éviter de casser.
Plants de cannabis exposés à des dommages dus au vent, montrant des feuilles arrachées et des branches cassées. Cette image illustre la maladie cannabis et son identification et traitement dans les maladies communes du cannabis.

Moisissures du cannabis : pourriture des têtes et oïdium

La moisissure est un gros problème pour les cultivateurs de cannabis. Elles aspirent non seulement la vie de vos plants, mais certaines moisissures ciblent aussi directement les têtes, en les détruisant avant même que vous n'ayez eu une chance de récolter. Les deux moisissures qui touchent le cannabis les plus courantes sont l'oïdium et le Botrytis (pourriture des têtes).

L'oïdium laisse une fine poudre blanche semblable à de la farine à la surface des feuilles d'un plant. Au final, la moisissure se répand au reste du plant, en interrompant la photosynthèse et en faisant lentement jaunir les feuilles, avant de les tuer complètement. À un stade avancé, l'oïdium peut laisser de petites spores noires su vos plants qui peuvent alors être disséminées dans l'air et se répandre. Il n'y a aucun moyen de guérir complètement un plant infecté. Il vous faudra plutôt lutter contre la moisissure et essayer de minimiser son avancée tout en laissant les parties saines de votre plant pousser.

Le botrytis, aussi connu sous le nom de pourriture des têtes, se niche généralement à la base d'une tige d'un plant et avance lentement jusqu'aux branches individuelles, en emportant avec lui toutes les têtes qu'il touche. Parmi les premiers signes d'une infection au Botrytis, on retrouve des feuilles sèches, flétries et décolorées, sur des têtes uniques ou des tiges entières. Regardez de près les têtes affectées et vous verrez de la moisissure grise ou bleuâtre pousser dessus. À maturité, le Botrytis produira aussi de petites spores noires qui peuvent se répandre sur d'autres plants par contact direct ou dans l'air.

Lutter contre les moisissures du cannabis est difficile. La première chose à faire est de déterminer l'infection spécifique qui touche votre plant. Ensuite, vous pouvez décider s'il mérite les efforts pour essayer de le sauver ou non.

Moisissures sur des plants de cannabis, illustrant la pourriture des têtes et l'oïdium, deux maladies cannabis courantes. Cette image met en évidence l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.
Bud rot and powdery mildew

Identifier les champignons du cannabis courants

Une infection fongique peut être mauvaise pour la taille et la qualité de votre récolte. Malheureusement, les problèmes fongiques sont très courants chez les cultivateurs en intérieur et en extérieur.

Fonte des semis

La fonte des semis est un problème fongique courant qui affecte le plus souvent les plantules. Elle est généralement provoquée par les champignons Pythium, Botrytis et Fusarium (plus d'informations en dessous). Qu'ils soient présents dans votre terre ou amenés dans votre espace de culture/jardin par une autre plante, ces champignons attaquent les tiges des jeunes plantules, ce qui les rend molles et les tue en moins de 24 heures.

Champignons courants affectant le cannabis, illustrant la fonte des semis, une maladie cannabis dangereuse pour les jeunes plantules. Cette image souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.

Septoria

Aussi connue comme tache jaune sur les feuilles, septoria est un champignon qui attaque les feuilles de vos plants, en les criblant de petites taches jaunes ou brunâtres. Il
attaque généralement les plants jute après le début de la floraison et apparaît d'abord sur les feuilles inférieures. Sans traitement, septoria remonte sur tout le plant. Même s'il ne s'attaque pas généralement aux têtes, il peut détruire beaucoup de feuilles. Ceci stress les plants, mais affecte aussi leur capacité à photosynthétiser, ce qui ralentit leur croissance et réduit leur rendement.

Infection fongique de Septoria sur des feuilles de cannabis, avec des taches jaunes et brunâtres, illustrant une maladie cannabis qui menace la croissance et le rendement des plants. Cette image souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis.

Fusarium

Fusarium est un champignon mortel capable de détruire toute une culture de cannabis. Capable de rester dormant en terre pendant des années et de frapper sans signe avant-coureur, Fusarium est connu pour être difficile à détecter. Quand il frappe, il cible directement les racines, en les faisant pourrir tout en interrompant le flux de nutriments et d'eau dans le plant. Les plants affectés s'affaissent, se flétrissent et — parfois en quelques jours — meurent. Il n'y a pas de remède contre Fusarium et on conseille généralement aux cultivateurs affectés par le champignon de couper leurs cultures, de jeter la terre et les pots, de désinfecter l'espace de culture et de recommencer à zéro.

Champignon Fusarium sur des racines de cannabis, illustrant une maladie cannabis dangereuse qui entraîne la pourriture des racines et la mort des plants. Cette image souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis pour prévenir des pertes de récolte.

Pythium

Pythium est un type d'algue parasite, autrefois classée comme champignon, qui s'attaque aux racines des plants de cannabis. C'est une des principales causes de pourriture des racines. Même si Pythium peut attaquer les plants de cannabis à n'importe quelle étape de leur vie, les plantules sont particulièrement à risque en raison de leur milieu de culture humide.

Si vous cultivez en hydro, vous avez un avantage supplémentaire pour repérer une infestation de Pythium : une décoloration marron et une masse gluante, molle ou crasseuse autour des racines d'un plant sont autant d'indications de pourriture des racines. Il faut aussi mentionner que Pythium est responsable de pratiquement 90 % des cas de pourriture des racines cases.

Malheureusement, si vous cultivez en terre ou dans des systèmes hydro passifs (comme la fibre de coco ou la perlite), détecter Pythium est extrêmement difficile car il provoque tout un éventail de symptômes à la surface qui peuvent ressembler à beaucoup de choses, des carences nutritives aux brûlures dues à la lumière.

Infestation de Pythium sur des racines de cannabis, illustrant une maladie cannabis fréquente qui cause la pourriture des racines. Cette image souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis pour protéger les plants, en particulier les jeunes pousses vulnérables.

Alternaria

On estime que les infestations d'Alternaria sont responsables de la détérioration de jusqu'à 20 % de toutes les cultures agricoles.

Alternaria aime les conditions chaudes et humides. Le champignon cible aussi les plantes qui poussent dans un mauvais sol, ceux qui ont subi d'autres problèmes fongiques par le passé ou ceux qui souffrent d'une mauvaise gestion des nutriments. Même s'il peut survenir à toute étape du cycle de vie d'un plant, Alternaria a tendance à cibler le plus les plants en floraison. Signe révélateur d'une infestation d'Alternatia, des taches marron-violet avec des bordures jaunes sur le feuillage apparaissent. Parfois, vous pourriez aussi repérer les petites spores noires du champignon qui recouvrent vos feuilles (appelées conidia).

Malheureusement, il n'existe aucun traitement contre Alternaria. C'est un champignon à base de semences qui se répand rapidement d'un plant à l'autre, en laissant les fruits infectés et impropres à la consommation.

Infestation d'Alternaria sur des feuilles de cannabis, illustrant une maladie cannabis préoccupante. Cette image met en évidence l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis, car Alternaria peut causer des dommages significatifs aux cultures, surtout pendant la floraison.

Verticillium

Verticillium est un autre champignon dévastateur pour les plantes. Il peut rester dormant dans la terre pendant des années avant de germer et d'attaquer les racines de votre plant. Le champignon finit par proliférer dans le xylème — le tissu vasculaire qui transporte l'eau et les nutriments des racines au reste du plant.

Alors qu'il se développe, le champignon bloque le xylème, ce qui affecte la circulation d'eau et de nutriments et provoque la mort et le flétrissement de parties du plant (comme les feuilles les branches et les fleurs). Verticillium peut aussi provoquer une décoloration marron autour de la tige, près du sol.

Comme beaucoup d'autres champignons, Verticillium se répand rapidement et cause de graves dégâts sur les plants qu'il affecte. Si vous le repérez dans votre plantation, il est préférable de jeter les plants infectés et de stériliser votre équipement de culture pour éviter de répandre le champignon. Pour éviter toute infection future, vous devez retirer toute la terre à la surface.

Infection fongique par Verticillium sur des plants de cannabis, illustrant les risques de maladie cannabis. Cette image souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis, car Verticillium peut gravement affecter la circulation de l'eau et des nutriments, entraînant la mort des plants.

Problèmes du cannabis viraux

Malheureusement, les virus peuvent être difficiles, à détecter en particulier pour les cultivateurs inexpérimentés, et ils peuvent provoquer de graves dégâts en peu de temps.

Virus de la mosaïque du tabac

D'abord identifié dans les plantations de tabac, le virus de la mosaïque du tabac (VMT) provoque des feuilles mal-formées, incurvées avec des taches distinctement jaunes, comme une mosaïque. Certains plants peuvent aussi développer des tiges faibles et décolorés (en général rouge ou violet), alors que d'autres peuvent être porteurs du virus sans développer aucun symptôme. Alors qu'il est rare, il n'existe aucun remède contre le virus de la mosaïque du tabac. Si vous le repérez dans votre jardin, le mieux est d'éliminer les plants infectés pour éviter de répandre le virus.

Infection par le virus de la mosaïque du tabac sur des plants de cannabis, montrant des feuilles mal-formées et tachetées de jaune. Cette image illustre les enjeux de la maladie cannabis et souligne l'importance de l'identification et traitement des maladies communes du cannabis, car ce virus peut affaiblir les plants sans remède disponible.

Repérer les nuisibles courants du cannabis

Les nuisibles sont un problème courant pour les cultivateurs de cannabis, en particulier en extérieur.

Mouche du terreau

La mouche du terreau est un petit insecte noir qui ressemble beaucoup aux drosophiles. Au contraire d'autres nuisibles, elle ne s'attaque pas aux feuilles ou fleurs d'un plant. Leurs larves, cependant, vivent dans la terre sous vos plants et dévorent lentement leurs racines. Avec le temps, ceci peut provoquer un jaunissement des feuilles, un flétrissement, des symptômes de carences nutritives et un ralentissement de la croissance.

Malheureusement, la mouche du terreau est un problème très courant pour le cultivateur de cannabis. Sa larve peut être présente dans les terreaux du commerce, mais le sur-arrosage et des niveaux élevés d'humidité attirent également ces petits insectes pénibles dans votre jardin ou votre plantation.

Heureusement, la mouche du terreau n'est pas le plus terrible des nuisibles. L'huile de margousier, la terre diatomée et les insectes et bactéries bénéfiques (comme Bacillus thuringiensis et les coccinelles, par exemple) peuvent aider à éloigner la mouche du terreau, tant que vous la repérez assez tôt.

Plant de cannabis exposé aux mouches du terreau, nuisibles qui dévorent les racines et ralentissent la croissance. Protection contre les maladies du cannabis dues aux mouches du terreau avec des traitements de terre diatomée, d'huile de margousier et de bactéries bénéfiques.

Tétranyques

Les araignées rouges sont un autre nuisible courant qui peut réduire à néant votre récolte. Ces petites araignées sont soit noires, soit rouges et elles adorent les conditions chaudes et sèches. Encore pire, ces petites araignées se reproduisent extrêmement vite (les femelles pondent jusqu'à 20 œufs par jours pendant 2–4 semaines), ce qui signifie que vous devez repérer très vite l'infestation pour minimiser les dégâts.

Parmi les signes avant-coureurs des araignées rouges, on peut noter de petites taches et points sur les feuilles, ainsi que de fines toiles blanches sur l'envers des feuilles (ce qui peut ensuite se répandre à tout le plant). Sans traitement, ces araignées peuvent tuer les feuilles, de quoi ralentir la croissance d'un plant et réduire son rendement.

Les araignées rouges sont particulièrement résistantes à beaucoup de pesticides du commerce. Pour traiter une infestation de tétranyques, nous recommandons de tailler les feuilles affectées, de rincer vos plants avec un mélange d'huile de neem et d'eau et d'utiliser les coccinelles pour tuer les araignées et éviter toute infestation future.

Image d'une feuille de plante endommagée par de minuscules acariens rouges, qui peuvent causer des dommages importants aux plantes.

Puceron

Le puceron est un des nuisibles les plus destructeurs pour les plantes cultivées, y compris le cannabis. Au microscope, cet insecte ressemble à une petite sauterelle ou criquet vert, noir, rouge ou blanc, d'une taille variable de 1–10 mm.

Le puceron femelle pond généralement au début du printemps et les populations augmentent rapidement en juste quelques semaines. Une fois que le puceron se retrouve dans votre espace de culture ou votre jardin, il dévore vos plants, en laissant derrière lui une substance de type sève sur les feuilles, les tiges et les fleurs (substance connue sous le nom de miellat). Le miellat attire les fourmis et les moisissures, qui peuvent toutes deux nuire à vos plants et repousser les insectes prédateurs comme les coccinelles, ce qui ne fait qu'empirer l'infestation initiale de pucerons.

Le puceron tue les feuilles saines, mais il peut également transmettre des maladies d'un plant à l'autre. Comme pour les araignées rouges ou la mouche du terreau, nous recommandons de tailler les feuilles affectées, de rincer vos plants avec un mélange d'eau et d'huile de margousier et d'introduire des insectes prédateurs bénéfiques pour lutter contre le puceron et éviter son retour.

Image d'une feuille de plante endommagée par de minuscules pucerons verts, qui peuvent causer des dommages importants aux plantes.

Mineuses

Les mineuses sont les larves d'une variété d'insectes qui — comme le suggère leur nom — creusent dans les feuilles pour se nourrir et grandir. Elles ont généralement l'apparence de petits vers, avec une taille typique de 1 mm et une couleur jaune ou vert pâle.

Les jeunes mineuses se cachent généralement en terre pendant l'hiver et émergent au printemps. Une fois arrivées à maturité, elles montent jusqu'aux feuilles pour y pondre des œufs. Cette nouvelle couvée éclot alors et se nourrit des feuilles jusqu'à tomber au sol pour répéter tout le cycle.

Les mineuses laissent des lignes blanches ou jaunes caractéristiques sur les feuilles qu'elles ont dévorées. Comme pour les araignées rouges et les pucerons, vous allez devoir éliminer toutes les feuilles affectées, rincer vos plants avec un mélange d'eau et d'huile de margousier et utiliser des insectes prédateurs pour lutter contre les mineuses.

Image d'une feuille endommagée par des mineuses. Ces petits insectes creusent des tunnels dans les feuilles, causant des dommages importants aux plantes.

Chenilles

Il existe plus de 20000 espèces de chenilles et elles ont toutes une chose en commun : elles peuvent détruire intégralement votre cannabis.

Qu'elles soient les larves de papillons ou de mites, les chenilles se nourriront de vos plants et, si on leur laisse le temps, pourraient même s'y installer (du moins temporairement) sous forme de cocon. La plupart des chenilles mangent et pondent leurs œufs sur les feuilles mais certaines comme la pyrale du maïs et du chanvre percent jusqu'aux tiges.

Le seul moyen de protéger vos plants contre les chenilles est de les inspecter régulièrement avec une loupe de joaillier ou un microscope pour éliminer toutes les chenilles et leurs œufs (qui peuvent être de couleur blanche, noire ou rouge) que vous pouvez trouver. De plus, surveillez tous les trous dans les tiges et les traces brunes, qui sont les signes révélateurs des chenilles de type pyrale.

Ravageurs du cannabis : image d'une chenille s'attaquant à une feuille. Découvrez comment protéger vos plants de ces insectes nuisibles.

Autres problèmes courants du cannabis

Tout un éventail d'autres problèmes peuvent se produire en culture, de la revégétation à la pollinisation. Voici ce qu'il vous faut savoir pour prévenir ces problèmes spécifiques au cannabis.

Hermaphrodites et bananes

Le cannabis est dioïque, ce qui signifie qu'il produit des plants avec des organes reproducteurs mâles et femelles distincts. Les hermaphrodites, néanmoins, peuvent produire les deux organes sexuels sur le même plant. Ce phénomène peut être dû à la génétique, à des manipulations sur les graines, ou au stress.

L'hermaphrodisme est un instinct de survie. La production d'herbe de cannabis sans graine est loin d'être naturelle — on laisse les femelles non-pollinisées pendant des périodes très longues afin de pousser leur production de résine au maximum, ce qui améliore le goût et la puissance de leur produit fini. Malheureusement, ces longues périodes de floraison (ainsi que des facteurs de stress environnementaux comme une température et une humidité inadaptées, un mauvais éclairage, un apport nutritif inadapté et des problèmes de pH) peuvent pousser une femelle à développer des organes reproductifs mâles, connus sous le nom de « bananes », dans une dernière tentative pour essayer de se reproduire.

Il n'est pas difficile de repérer les hermaphrodites si vous savez quoi chercher. Il vous suffit de les repérer assez tôt pour éviter qu'ils ne pollinisent vos femelles et ne gachent toute votre récolte.

Cannabis hermaphrodite : Image d'une plante présentant à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles.
Hermaphrodites and Bananas

Réversion et re-végétation

Un plant de cannabis en floraison peut revenir à sa phase végétative si vous interrompez son cycle lumineux. Alors qu'un cultivateur inexpérimenté peut accidentellement pousser ses plants à la réversion, les cultivateurs expérimentés font parfois une re-végétation volontaire afin d'obtenir de multiples récoltes sur un même plant. Même si cela peut sembler être intéressant, re-végéter pose des risques, car les plants re-végétés ont tendance à moins donner en rendement et peuvent afficher des signes d'hermaphrodisme.

Plant de cannabis en re-végétation : un plant en floraison qui a repris une croissance végétative suite à une modification du cycle lumineux.

Plants pollinisés

La pollinisation est le péché capital de la culture d'herbe sans graine. Une fois que vos femelles sont pollinisées, elles arrêteront de produire de la résine et investiront toute leur énergie dans le développement de graines. Le gonflement des bractées est un signe révélateur d'une femelle pollinisée. Prenez une pince à épiler et ouvrez une bractée : s'il y a une graine à l'intérieur, vous avez un plant pollinisé.

Malheureusement, il n'y a rien à faire pour revenir en arrière une fois la pollinisation effectuée. Le mieux est de tuer les mâles, d'analyser à quel degré vos autres femelles sont pollinisées et de décider si vous les gardez en vie ou si vous les coupez et recommencez une nouvelle culture à zéro.

Pollinisation du cannabis : image d'une bractée contenant une graine. Découvrez comment identifier une plante femelle pollinisée et les conséquences sur la récolte.

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